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Quel restaurant étoilé ose vendre une pomme à 350 euros ?

Une pomme. Pas cuite au four, pas accompagnée de caramel ou de glace artisanale. Juste tranchée, fumée, enfermée sous cloche… et facturée 350 euros. Cette scène, filmée dans un restaurant Michelin étoilé et relayée en décembre 2025, a déclenché une tempête de réactions en ligne. Entre fascination et colère, une question revient sans cesse : qui accepte de payer une telle somme pour un fruit aussi banal ?

Le spectacle avant le goût

Le dessert ne se mange pas — il se regarde, s’écoute, se vit. Une cloche en verre recouvre les quartiers de pomme. Une paille délicate insuffle une fumée aromatisée. Puis, dans un silence tendu, le dôme explose. La fumée s’évapore. Le fruit apparaît. Rien n’est laissé au hasard. C’est du théâtre. De la haute gastronomie spectaculaire.

 

Pour les initiés, c’est l’aboutissement d’une recherche poussée sur les textures, les odeurs, la mémoire sensorielle. Pour le grand public, c’est une provocation.

Les réseaux sociaux s’emballent

En quelques heures, la vidéo a été vue des millions de fois. Les commentaires fusent : « Quel abruti paie pour ça ? », « Ce n’est pas de la cuisine, c’est du blanchiment d’argent », « Pendant ce temps, des familles sautent des repas… ».

L’ironie est cruelle. Alors que l’inflation frappe le panier alimentaire moyen, un simple fruit devient un objet de luxe inaccessible. La pomme à 350 euros n’est plus un dessert — elle est devenue un symbole de fracture sociale.

Mais quel est ce restaurant ?

Curieusement, aucune source fiable ne nomme l’établissement. Certains internautes évoquent Dubaï, d’autres parlent d’un prix encore plus élevé — jusqu’à 4 000 euros. Pourtant, un détail intrigue : l’assiette repose sur une surface en inox, typique d’un plan de travail de cuisine, et non d’une table de salle.

Cette absence d’identité alimente le doute. S’agit-il d’un plat réellement servi à des clients ? Ou d’une performance visuelle créée uniquement pour les réseaux ? Sans confirmation, l’histoire flirte avec la légende urbaine — mais son impact médiatique est bien réel.

La gastronomie étoilée face au jugement populaire

Depuis toujours, le guide Michelin distingue les temples de la cuisine. Mais à l’ère d’Instagram et de TikTok, chaque assiette est scrutée, comparée, jugée. Ce qui était hier réservé à une élite est aujourd’hui exposé à tous — et souvent dénigré.

Les chefs ne vendent plus seulement du goût. Ils vendent une expérience, une narration, une émotion. Mais quand le prix atteint des sommets, la légitimité de cette quête artistique est remise en cause.

Une tendance de fond

Ce n’est pas la première fois qu’un produit simple devient extravagant. Il y eut le burger à 5 000 dollars, le thé à la truffe blanche, ou le caviar sur des céréales du matin. La gastronomie de luxe joue avec les limites du raisonnable pour marquer les esprits.

En 2025, la pomme à 350 euros résume à elle seule ce paradoxe : une cuisine qui cherche à élever le quotidien… tout en le mettant hors de portée de la majorité.