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IMMOBILIER À PARIS : Le prix fou d’une studette de 9 m² fait exploser la colère en ligne

À Paris, le simple fait de poser sa valise coûte désormais une fortune. Une annonce récente publiée sur leboncoin en fournit une illustration frappante : un logement de 9 mètres carrés, situé dans le prestigieux VIIIᵉ arrondissement, est proposé à 850 euros par mois charges comprises. Publié le 6 décembre 2025 par un particulier du nom de Roy, ce bien minuscule — à peine plus vaste qu’un box de parking — a fait le tour des réseaux sociaux, provoquant une vague d’indignation bien au-delà de la capitale. Car ce n’est pas seulement un loyer qui est en jeu, mais la place accordée aux jeunes dans une ville qui les pousse à l’exil.

Un espace microscopique, un prix exorbitant

La studette en question tient dans une seule pièce, éclairée par un simple vélux. On y trouve un canapé-lit, une kitchenette et une cabine de douche. Les toilettes, elles, sont situées sur le pallier commun — un détail qui en dit long sur les compromis imposés aux locataires.

Pourtant, tout est neuf, propre, presque design. Mais l’agencement ne change rien au fond du problème : 850 € pour 9 m², cela revient à payer près de 95 € le mètre carré — un tarif supérieur à celui de nombreux appartements dans des villes comme Toulouse ou Rennes. C’est ce décalage absurde qui choque.

Pourquoi cette annonce résonne comme un miroir de la crise

Ce n’est pas la première fois qu’un logement minuscule est proposé à prix d’or à Paris. Mais cette offre-là tombe à un moment où la crise du logement atteint des sommets. Les étudiants se serrent à trois dans des chambres de bonne. Les jeunes actifs quittent la capitale faute de pouvoir se loger. Et pendant ce temps, des micro-espaces se vendent comme des produits de luxe.

L’annonce est devenue virale non par curiosité, mais par identification. Des milliers de commentaires ont exprimé la même détresse : « C’est moins que mon loyer… et je vis dans un T1 à Marseille », ou « On paie pour exister, pas pour vivre ». L’ironie, amère, cache une réalité sociale en pleine dérive.

Le VIIIᵉ arrondissement : symbole d’une ville à deux vitesses

Le choix du VIIIᵉ arrondissement n’est pas anodin. Ce quartier, entre luxe, pouvoir et tourisme, incarne l’image la plus brillante de Paris. Mais cette brillance a un revers : elle exclut. Louer ne serait-ce qu’un m² dans ce secteur devient un privilège — même si ce m² ne permet ni d’ouvrir une porte, ni de faire trois pas en ligne droite.

Les propriétaires le savent. Et dans un marché où la demande dépasse l’offre de manière structurelle, chaque recoin devient une opportunité. Ce qui était hier un cagibi devient aujourd’hui une « studette cosy ». Le vocabulaire change, pas la réalité.

Et maintenant ? Une prise de conscience collective

Au-delà du scandale ponctuel, cette annonce relance un débat urgent : comment rendre Paris habitable pour tous ? L’encadrement des loyers, les aides au logement, la construction de logements sociaux ou intermédiaires — toutes ces pistes sont connues, mais trop lentement mises en œuvre.

En attendant, chaque annonce comme celle-ci agit comme un révélateur. Elle montre que dans une ville où 850 € ne suffisent même plus pour un lit et une plaque de cuisson, quelque chose ne fonctionne plus. Et que le droit au logement, pourtant inscrit dans la loi, reste un rêve inaccessible pour beaucoup.