TPMP : le show qui a rendu le sexisme normal à la télévision française
Chaque soir, des femmes sont moquées pour leur look, leur voix, leur vie privée. Pas dans un film. Pas dans un sketch. Sur une chaîne nationale. Et personne ne s’étonne plus. Parce que depuis 15 ans, Cyril Hanouna a fait de l’humiliation un produit standard.
Un format conçu pour blesser
Le succès de Touche pas à mon poste ! ne repose pas sur l’information. Ni sur l’entretien. Ni sur l’humour intelligent. Il repose sur une formule simple : prendre quelqu’un de vulnérable — une invitée, une chroniqueuse, un anonyme — et le mettre en situation d’être ridiculisé devant des millions de téléspectateurs.
La télé française a un problème. Il s’appelle Cyril Hanouna.
Notre enquête révèle :
Le business du sexisme et de l’humiliation
Les silences complices
15 ans d’impunité🔓 Le 23 nov. pour nos abonnés → https://t.co/dpgrBkdShx
🎬 Le 7 déc. sur YouTube → https://t.co/U0enIMJGVD pic.twitter.com/893Vo86fnF— Off Investigation (@Offinvestigatio) November 14, 2025
Les « blagues » sur le poids, les cheveux, les tenues, les relations amoureuses ne sont pas des gags. Ce sont des exhibitions publiques. Et elles fonctionnent. Parce que le public a appris à rire de ce qu’il devrait révolter.
Le sexisme n’est pas un accident de production. Il est intégré au script. Il est calculé. Il est répété. Et il est rémunéré.
Le silence des médias, la complicité des réseaux
Quand une journaliste dénonce une remarque dégradante, on lui répond : « C’est juste de l’humour. »
Quand une association dépose une plainte, le CSA note un « manque de respect », mais ne sanctionne pas.
Quand les annonceurs sont interpellés, ils répondent par des silences stratégiques.
En 2022, Arcom a officiellement relevé dans TPMP des « contenus discriminatoires à caractère sexiste ». Pourtant, l’émission n’a jamais été suspendue. Pas une pénalité financière. Pas un avertissement public. Juste un petit communiqué, vite oublié.
Les chaînes savent. Les rédactions savent. Les spectateurs savent.
Mais personne n’agit. Parce que les chiffres sont trop élevés.
Parce que les droits d’exploitation valent plus que la dignité.
Un pouvoir qui ne se partage pas
Cyril Hanouna n’est pas seulement animateur. Il est producteur. Actionnaire. Propriétaire d’une partie de l’émission. Il contrôle les invités, les sujets, les coupes. Il décide qui monte sur scène… et qui y reste coincé.
Les critiques ? Elles sont étouffées. Les chroniqueuses qui osent dire non ne sont plus appelées. Les journalistes qui osent écrire un papier critique sont isolés.
Ce n’est pas une émission. C’est un système fermé. Un royaume où le pouvoir ne se questionne pas.
Et pourtant, la jeunesse regarde autrement. Sur TikTok, les extraits de TPMP sont déconstruits en vidéos virales. Les jeunes disent : « Ça ne fait plus rire. Ça fait honte. »
La télévision peut-elle encore être un miroir de la société… si elle reflète ses pires travers ?
On ne demande pas d’interdire le rire. On demande d’arrêter de faire du mal en riant.
On ne demande pas de censurer. On demande de respecter.
On ne demande pas de supprimer Hanouna. On demande d’arrêter de le protéger.
Parce qu’un pays qui tolère que des femmes soient humiliées à la télévision chaque soir…
… n’est pas un pays qui valorise ses citoyens.
Il les écrase. En direct.
Et vous Vous continuez de regarder ?
