Actu

Trump déclare la guerre aux migrations de masse et prophétise l’« effacement civilisationnel » de l’Europe

Dans un document stratégique aux accents alarmistes, l’administration Trump place le contrôle migratoire au cœur de sa vision de la sécurité nationale — et mondiale. L’Europe y est présentée comme un avertissement vivant, menacée, selon Washington, d’un effacement identitaire si les tendances démographiques actuelles se poursuivent.

Une stratégie de défense centrée sur les frontières

Publiée le 5 décembre 2025, la nouvelle Stratégie de défense nationale des États-Unis érige le contrôle des frontières en pilier essentiel de la sécurité. Le texte affirme clairement la volonté de mettre fin à « l’ère des migrations de masse », perçue comme source de vulnérabilité.

Le document énumère les risques associés aux flux migratoires non régulés :

  • Le terrorisme transfrontalier
  • Le trafic de drogues
  • L’espionnage
  • La traite des êtres humains

Cette posture justifie, selon l’administration Trump, une réaffirmation de la présence américaine en Amérique latine, présentée non comme une ingérence, mais comme un rééquilibrage géopolitique.

L’Europe, « exemple à ne pas suivre »

Le texte ne mâche pas ses mots : l’Europe serait en voie de devenir « méconnaissable » dans moins de 20 ans en raison de sa politique migratoire. L’expression « effacement civilisationnel » y est employée sans détour, suscitant une réaction immédiate de Berlin.

Pour Washington, le Vieux Continent incarne ce que les États-Unis doivent absolument éviter. Le rapport suggère que l’ouverture migratoire a affaibli les structures sociales européennes, menaçant les fondements mêmes des sociétés occidentales.

La réponse cinglante de l’Allemagne

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a répliqué avec fermeté lors d’une conférence de presse à Berlin. « L’Europe n’a pas besoin de conseils venant de l’extérieur », a-t-il déclaré en présence de sa homologue islandaise.

Il a rappelé que des sujets comme la liberté d’expression ou l’organisation des sociétés libres relèvent exclusivement de l’ordre constitutionnel européen. « Personne ne doit nous dicter comment organiser nos démocraties », a-t-il insisté.

Allié, mais pas tuteur

Même si Johann Wadephul a réaffirmé que les États-Unis restaient « l’allié le plus important au sein de l’OTAN », il a précisé que cette alliance se limite aux questions de défense et de sécurité. Toute velléité de tutelle idéologique ou sociétale est donc rejetée.

Un différend prolongé sur la presse libre

Ce n’est pas la première fois que Washington et Berlin s’opposent sur les principes démocratiques. En septembre 2025, le même ministre avait défendu publiquement la liberté de la presse, « y compris aux États-Unis », alors que la Maison Blanche envisageait de restreindre les visas des journalistes étrangers.

Pour Berlin, la présence de médias libres sur son sol est non négociable — et constitue un rappel implicite aux partenaires transatlantiques.