Une petite fille sauvée des toilettes : l’histoire qui bouleverse la Thaïlande
Moins de 24 heures après sa naissance, un bébé a été retrouvé vivant, coincé dans le réservoir d’une chasse d’eau. L’incident, survenu dans un immeuble de bureaux à Bangkok, a déclenché une enquête nationale et réveillé les consciences sur les drames cachés derrière l’abandon néonatal.
Un réveil inattendu dans les toilettes
Le samedi 15 novembre, vers 11 heures locales, une femme de ménage effectuait son tour de nettoyage au troisième étage d’un bâtiment du district de Lat Krabang, à Bangkok. Ce qu’elle a entendu ensuite n’était pas un bruit ordinaire : des pleurs étouffés, venus de l’intérieur d’un WC.
Elle a soulevé le couvercle du réservoir. À l’intérieur, une petite fille, nue, à moitié immergée dans l’eau froide. Ses mains étaient pâles, ses doigts fripés — signes d’une exposition prolongée à l’humidité. Mais elle respirait encore.
🇹🇭 BABY FOUND ALIVE IN TOILET TANK IN BANGKOK OFFICE BUILDING
A crying newborn was discovered stuffed inside a toilet tank by a cleaner in Bangkok who just wanted to scrub floors, not deliver trauma.
The unclothed baby girl had been soaking in water and was likely placed there… pic.twitter.com/L3cYV1xZpr
— Mario Nawfal (@MarioNawfal) November 18, 2025
Une prise en charge rapide et un état stable
Alertée immédiatement, la police a fait irruption sur les lieux. Le nourrisson, pesant 2,70 kilogrammes, a été transporté en urgence à l’hôpital Sirindhorn. Les médecins ont confirmé : malgré les conditions extrêmes, l’enfant était en bonne santé, sans lésion apparente.
Les équipes médicales ont souligné que chaque minute comptait. Un retard de quelques heures aurait pu être fatal. Aujourd’hui, la fillette est sous surveillance, nourrie, réchauffée, et entourée d’attention constante.
Qui est responsable ? Une enquête en cours
Le capitaine Kritsada Saikhong, chargé de l’enquête, a confirmé que l’enfant avait moins d’un jour lorsqu’elle a été découverte. Les agents examinent les vidéos de surveillance du bâtiment, cherchant à identifier toute personne ayant accédé aux toilettes entre la nuit du 14 et la matinée du 15 novembre.
Les hypothèses se multiplient : une jeune femme enceinte isolée, un accouchement inopiné, la peur de la stigmatisation, ou encore une pression familiale insoutenable. En Thaïlande, les grossesses non planifiées restent souvent entourées de tabous, surtout chez les jeunes femmes issues de milieux modestes.
Des sanctions sévères pour l’abandon d’enfant
L’abandon d’enfant est passible de trois ans d’emprisonnement et d’une amende de 6 000 bahts (environ 160 euros), selon l’article 306 du Code pénal thaïlandais. Mais les autorités savent que la peine ne suffit pas toujours à prévenir les drames.
Les services sociaux travaillent en parallèle à identifier les risques systémiques : manque d’accès aux soins prénataux, absence de soutien psychologique, silence social autour de la maternité non désirée. La fillette est désormais entre les mains de l’État — mais qui sont ses parents ?
Une vidéo apaisante qui circule en ligne
Une courte vidéo, partagée par Newsflare, montre la petite fille enveloppée dans une couverture douce, allongée dans un berceau d’hôpital. Ses yeux sont fermés. Elle dort. Ce calme contraste avec l’horreur de sa découverte.
Des milliers de personnes ont partagé cette image. Beaucoup y voient un miracle. D’autres, un avertissement. Dans les commentaires, on lit : « Ce n’est pas un bébé abandonné. C’est une société qui a abandonné une femme. »
Un phénomène sous-estimé
L’abandon d’enfants dans les toilettes n’est pas une première en Thaïlande. Des cas similaires ont été recensés à Chiang Mai, à Phuket, ou encore à Nonthaburi. Dans certains pays, les toilettes deviennent des lieux de désespoir silencieux.
En France, en Italie ou au Canada, des « boîtes d’abandon » sécurisées existent dans certains hôpitaux. En Thaïlande, elles n’existent pas. Et les femmes en détresse n’ont souvent nulle part où se tourner.
La petite fille de Bangkok est vivante. Mais combien d’autres n’ont pas eu cette chance ?
Le prix d’un silence
Derrière chaque bébé retrouvé dans un réservoir, une histoire de solitude, de honte, de peur. Une femme qui a accouché seule. Une mère qui n’a pas osé appeler à l’aide. Un système qui n’a pas su la voir venir.
La justice cherchera les coupables. Mais la société devra aussi se demander pourquoi ce genre de drame se reproduit. Et ce, bien au-delà des frontières de la Thaïlande.
La fillette, pour l’instant anonyme, porte un espoir : que sa survie ne soit pas un miracle, mais un signal.
Une petite fille sauvée d’une chasse d’eau à Bangkok moins de 24h après sa naissance. Enquête en cours sur l’abandon néonatal en Thaïlande et les droits des mères.
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