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Une histoire d’amour de 70 ans s’achève le même jour à Tavaux

À Tavaux, dans le Jura, une page de l’histoire locale s’est tournée avec une émotion rare : Jacqueline et Louis Jacquet, couple emblématique de la commune depuis près de sept décennies, sont décédés le même dimanche 30 novembre 2025 — lui à son domicile, elle quelques heures plus tard à l’hôpital. Leur départ simultané, presque synchronisé, résonne comme un ultime hommage à une union indestructible, tissée dans le quotidien, le travail et la famille.

Un couple ancré dans la vie locale depuis 1959

Né en 1931, Louis Jacquet avait épousé Jacqueline Simonel en novembre 1956. Après quelques années passées à travailler chez Solvay, il s’était lancé comme artisan menuisier, créant une entreprise familiale qui deviendrait une référence à Tavaux. Jacqueline, de son côté, avait œuvré au pressing de l’avenue Kennedy, contribuant discrètement mais fidèlement à l’équilibre du foyer.

Leur installation dans la commune en 1959 marqua le début d’une présence discrète mais constante — celle d’un couple humble, travailleur, et profondément attaché aux valeurs de transmission.

Trois générations de menuisiers, un héritage vivant

Leur fils Hervé reprit l’affaire en 1994. Aujourd’hui, c’est leur petite-fille Blandine qui dirige l’entreprise depuis 2019. Ensemble, ces trois générations ont su faire évoluer l’activité : du bois traditionnel au PVC, puis à l’aluminium, répondant aux besoins changeants des habitants en matière de remplacement de fenêtres et aménagements sur mesure.

Cette continuité professionnelle reflétait leur vision de la vie : stable, durable, ancrée dans le concret. Et surtout, partagée.

Un départ synchronisé, presque poétique

Dimanche matin, l’aide ménagère, étonnée de ne pas voir Louis dans le salon comme à son habitude, le découvrit sans vie dans sa chambre. Préoccupés par l’état de santé fragile de Jacqueline, leurs enfants décidèrent de l’hospitaliser à Dole dans la foulée. Mais vers 18 heures, l’appel tant redouté arriva : elle venait de s’éteindre à son tour.

Leur vie avait commencé ensemble. Elle s’achève, symboliquement, en même temps — comme si l’un ne pouvait partir sans l’autre.

Un hommage collectif attendu

Vendredi 5 décembre 2025, à 10 heures, un hommage sera rendu au funérarium d’Asnans-Beauvoisin. L’inhumation suivra à 11 h 30 au cimetière de Tavaux, là même où ils ont vécu, travaillé et élevé leur famille. Leur souvenir restera vivant, non seulement dans les cœurs, mais aussi dans les portes et fenêtres qu’ils ont façonnées pour des générations de voisins.