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Bavure policière ? Une vidéo vient contredire la version avancée par la police dans la mort du chauffeur-livreur à Paris

Cédric Chouviat, une livreur dans la quarantaine, est décédé le 3 janvier dernier à Paris à la suite d’un contrôle routier de routine. Suite à la publication de vidéos obtenues par Mediapart, une enquête a été ouverte pour « homicide involontaire ».

Le médecin légiste a rendu son rapport le mardi 8 janvier dans lequel il évoque une « manifestation asphyxique avec fracture du larynx ». Pour le Ministre de l’Intérieur, ces résultats « soulèvent des questions légitimes, auxquelles des réponses devront être apportées en toute transparence ».

Parallèlement, les avocats de la famille ont pu transmettre des vidéos amateurs qui viennent contredire la première version avancée par les forces de l’ordre.

Déroulement des fait !

Le 3 janvier dernier à Paris,  Cédric Chouviat est soumis à un contrôle routier. Selon les policiers en place , ce quadragénaire, à moto, utilisait son téléphone sur la route ce que conteste Me Arié Alimi, l’avocat de la famille.

Quelques heures plus tard, Cédric Chouviat est admis en réanimation à l’hôpital européen Georges-Pompidou, en urgence absolue. Il y décédera deux jours plus tard des suites d’un arrêt cardiaque.

Des vidéos dévoilées qui contredisent la version policière

Selon les agents de police, Cédric aurait eu un ton « irrespectueux et agressif » lors du contrôle, qui aurait conduit à son interpellation pour outrage. Ils soutiennent que ce papa de 4 enfants Il a résisté lors de l’interpellation et a fait un malaise cardiaque.

Des vidéos amateurs de l’arrestation, récupérées par la famille du défunt grâce à un appel à témoins, éclairent cependant d’un jour nouveau les circonstances de ce décès tragique.

Les images montrent le chauffeur-livreur en train de filmer les policiers avec son téléphone. Quelques instants plus tard, alors qu’il porte toujours son casque, Cédric Chouviat est plaqué au sol au moyen d’une clé d’étranglement, selon les témoins présents. Il ne se relèvera pas.

Le père de Cédric Chouviat, anéanti,  a réagi ce mardi 7 janvier dans une conférence de presse poignante :

Je suis le père de Cédric Chouviat, on a assassiné mon fils. Emmanuel Macron, je vais en guerre contre vous, contre votre Etat.

Une technique d’interpellation jugée hyper dangereuse

Le plaquage ventral est pointé du doigt. Pratique interdite dans plusieurs pays, elle est suspectée d’avoir également conduit à la mort d’Adama Traoré en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme ou Amnesty International, qui a recensé cinq décès entre 2004 et 2009 où le plaquage ventral est en cause, ont également dénoncé cette pratique.

L’enquête devra éclaircir les circonstances de la mort du livreur de 42 ans. La famille de Cédric Chouviat attend des réponses, comme elle l’a fait savoir par la voix de son avocat, Me Alimi :

La famille de Cédric attend des réponses et pour l’instant, personne ne les lui donne. Ni le parquet, ni l’IGPN n’ont pris attache avec eux

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