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France : Un pompier volontaire depuis presque deux décennies est obligé par sa hiérarchie de choisir entre sa barbe et son travail

Loïc Lochambon est pompier volontaire depuis 15 ans, dévoué à son métier mais se retrouve dans une situation improblable car il souhaite garder sa barbe.

« Ce n’est pas une histoire de style. Je suis chauve, j’ai la barbe. Point. C’est totalement discriminatoire de vouloir m’écarter. » a-t-il expliqué au Dauphiné Libéré. Dépité par la situation, Loïc Lonchambon se retrouve avec un blâme et mis à l’écart des interventions incendies. Juste pour cette histoire de barbe, il pourrait même perdre son poste.

Pompier volontaire depuis 15 ans, sergent-officier, explique :

« J’ai longuement servi à la caserne de Pont-de-Chéruy, puis en Savoie, mais également dans différents services incendie privés à Lyon, à Fréjus, avant de revenir à la caserne de Pont-de-Chéruy. »[quads id=4]

Sa barbe n’avait jamais posé de problème. Il a changé de caserne en juin 2021 et se trouve désormais à Crémieu, en Isère : « Crémieu, parce que j’ai emménagé à proximité. Pour assurer les gardes, c’est bien plus pratique et efficace. » C’est là que les choses se sont tendues et Loïc Lochambon explique avoir reçu :

« Des rappels oraux puis écrits, par mon chef de garde, puis par mon chef de caserne. » Puis le 6 novembre 2021, « il m’a été demandé de me raser sur-le-champ ou de dégager. Je n’ai pas plié, je suis sorti des rangs. »

Le pompier est alors interdit de service pour trois semaines avant d’être réintégré sans pouvoir intervenir sur les incendies malgré sa formation. Tout ça pour sa barbe car selon un arrêté du ministère de l’Intérieur, du 8 avril 2015 : « le rasage est impératif pour la prise de service ; dans le cas particulier du port de la barbe ou de la moustache, celles-ci doivent être bien taillées et permettre une efficacité optimale du port des masques de protection ».

Loïc Lonchambon n’était pas sans connaître cet arrêté et assure tailler sa « barbe avant chaque prise de poste ». Malgré tout, ses supérieurs n’apprécient pas et il a reçu un blâme le 1er avril dernier.

« Depuis mon blâme, j’ai alerté les maires du secteur de la caserne de Crémieu, la députée, le préfet, mais également le ministère de l’Intérieur ainsi que la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. »

Décidé à ne pas se laisser faire, ce pompier volontaire, qui a mis 15 années de sa vie au service du bien commun, cherche à visibiliser sa situation, notamment via les réseaux sociaux. Sa situation compliquée pourrait aller jusqu’à la perte de son poste en fin d’année si son engagement n’est pas renouvelé : « Petit, je souhaitais faire carrière. La vie a fait que je suis devenu pompier volontaire. Je n’ai pas envie de m’arrêter. On m’a formé pendant 15 ans, je ressens le devoir de continuer à servir. »