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France 2 piégée : un faux client dans le JT de Léa Salamé

Moudir

Le 20 Heures de France 2 a fait l’objet d’un canular médiatique inattendu. Mardi 2 décembre 2025, Léa Salamé a dû revenir à l’antenne pour corriger une information fausse diffusée la veille dans un reportage consacré aux économies en supermarché. Un homme s’était fait passer pour un consommateur lambda, alors qu’il s’agissait en réalité d’un humoriste réputé pour ses caméras cachées. L’incident, bien que sans gravité, souligne les défis croissants de vérification dans le journalisme en direct — et tombe à un moment particulièrement sensible pour l’audiovisuel public.

Un reportage truqué par un « client » factice

Dans l’édition du lundi 1er décembre, un reportage du journal de France 2 présentait Arnaud Rolland, un trentenaire censé vivre avec 1 300 euros d’allocation chômage. Armé d’un classeur rempli de bons de réduction, il vantait ses astuces pour économiser quelques euros sur ses courses. Son témoignage semblait authentique, illustrant les difficultés d’un Français moyen face à la hausse du coût de la vie.

Or, cet Arnaud Rolland n’existait pas. Il s’agissait de Mehdi Jibril, alias « Mehdi tu connais », un humoriste spécialisé dans les fausses interviews médiatiques et les mises en scène virales. Déguisé, il avait trompé une journaliste de terrain en falsifiant son identité — une technique déjà utilisée par le passé, notamment lors d’un duplex au Louvre où il s’était présenté en Napoléon.

La réaction de France 2 et de Léa Salamé

Dès le lendemain, Léa Salamé a tenu à rectifier l’information en ouverture du journal : « L’une des personnes interrogées a trompé notre journaliste en falsifiant son identité. Il s’agissait d’un humoriste adepte de canular », a-t-elle précisé avec fermeté. France 2 a confirmé ce rectificatif sur ses réseaux sociaux, soulignant la bonne foi de son équipe mais rappelant les limites de la vérification en temps réel.

Pourquoi cet incident fait débat

Bien que l’humour de Mehdi Jibril soit connu pour son caractère inoffensif, cette intrusion survient dans un contexte institutionnel tendu. France Télévisions fait face à des attaques répétées, notamment de la part de l’extrême droite, qui appelle à la privatisation de l’audiovisuel public. Chaque erreur, même mineure, est désormais instrumentalisée pour remettre en cause la crédibilité du service public.

Depuis la rentrée 2025, Léa Salamé, devenue la présentatrice principale du 20 Heures après le départ d’Anne-Sophie Lapix, est particulièrement scrutée. Ce n’est pas la première fois que le journal s’excuse pour une erreur factuelle : en octobre, une confusion entre les affaires Paty et Bernard avait déjà suscité une vive polémique.

Les enjeux de la vérification à l’ère des deepfakes médiatiques

Ce canular illustre un phénomène de plus en plus fréquent : l’intrusion d’acteurs non journalistiques dans les médias traditionnels, à des fins de promotion personnelle ou de virilité numérique. Si ces pranks semblent anodins, ils fragilisent la confiance du public dans l’information.

Ils posent aussi une question centrale : comment les chaînes peuvent-elles garantir l’authenticité des témoins dans un format en direct, avec des délais de production serrés ? Pour répondre à ce défi, plusieurs rédactions renforcent désormais leurs protocoles de vérification — notamment pour les sujets impliquant des allocataires des aides sociales, souvent ciblés par des stéréotypes médiatiques.