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« Plus de liberté » sur la route ? La proposition radicale de Louis Sarkozy fait débat

Mercredi 3 décembre 2025, lors d’une interview sur RMC, Louis Sarkozy — candidat à la mairie de Menton — a lancé une idée qui a immédiatement divisé les auditeurs : pour améliorer la sécurité routière, il propose de remettre en cause l’un des piliers du code de la route. Sans en dévoiler immédiatement la nature exacte, il parle de « responsabiliser le citoyen » en le libérant d’un système qu’il juge infantilisant. Son constat est sans appel : les usagers ne respectent plus les règles. Et sa solution ? Surprenante, inspirée de l’étranger, et potentiellement explosive.

Un constat partagé, une solution polémique

 

Les chiffres le confirment : 95 % des Français craignent le comportement à risque des autres sur la route. Près de 70 % des conducteurs avouent griller un feu rouge ; autant de piétons traversent hors clignotant. Face à cette dégradation du civisme, Louis Sarkozy juge que le problème ne vient pas du manque de règles, mais de leur excès.

« Ce qui tue les automobilistes, c’est l’assistanat », affirme-t-il. Selon lui, la surcharge de signalisation — feux, panneaux, lignes au sol — rend les conducteurs passifs, voire inconscients. En leur retirant ces repères, ils seraient contraints de faire preuve d’attention, de dialogue visuel et de respect mutuel.

Les « naked roads » : un modèle néerlandais controversé

Sa proposition s’inspire des « naked roads » (routes nues), expérimentées depuis les années 2000 dans certaines communes des Pays-Bas. Dans ces espaces, plus de feux rouges, plus de marquages, plus de panneaux. Rien ne dicte la priorité. Pourtant, plusieurs études locales ont observé une réduction des accidents de la route en milieu urbain, grâce à une vigilance accrue de tous les usagers.

Mais cette approche ne fonctionne que dans des zones à faible trafic, où piétons, cyclistes et voitures coexistent à vitesse réduite. Transposée à un carrefour périphérique ou à une départementale à 90 km/h, elle soulève des questions de faisabilité évidentes.

La vraie proposition : supprimer feux rouges, lignes blanches et panneaux

Face aux réactions, Louis Sarkozy a fini par lever le voile : il souhaite carrément supprimer les feux rouges, les lignes blanches et les panneaux de signalisation sur une grande partie du réseau routier. Objectif ? Créer une « immense simplification » pour forcer à la prudence naturelle.

Pour ses détracteurs, c’est une utopie dangereuse. Pour ses partisans, une piste audacieuse dans un monde où les règles sont ignorées. Quoi qu’il en soit, cette idée relance un débat plus large : la sécurité routière doit-elle reposer sur la contrainte… ou sur la confiance en la responsabilité individuelle ?

Au-delà du buzz : une réflexion sur l’avenir de la mobilité

En pleine campagne municipale, cette déclaration sert aussi de marqueur politique. Mais elle touche à une réalité profonde : l’érosion du respect du code de la route. Plutôt que de supprimer toute signalisation, de nombreuses villes françaises misent aujourd’hui sur des aménagements « apaisés » et une éducation routière renforcée dès le plus jeune âge.

Car la vraie sécurité, elle ne vient ni d’un feu rouge… ni de son absence. Elle naît du regard que chaque usager porte sur l’autre.