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Macron menace Pékin : des droits de douane sur les produits chinois dans les tous prochains mois

Le ton monte entre Paris et Pékin. À peine rentré de Chine, Emmanuel Macron a lancé un ultimatum clair : si Pékin ne corrige pas l’excédent commercial massif qu’il entretient avec l’Union européenne, des droits de douane ciblés frapperont les produits chinois « dans les tout prochains mois ». Une mise en garde sans précédent, qui sonne comme un tournant dans la stratégie commerciale de l’Europe face à l’Asie.

Un déficit qui menace l’industrie européenne

Lors d’un entretien accordé aux Échos, le président français a décrit une situation critique. « Leur excédent commercial n’est pas soutenable, a-t-il affirmé. Ils sont en train de tuer leurs propres clients. » Selon lui, la Chine inonde les marchés européens de biens à bas coût — en particulier dans les secteurs stratégiques comme les véhicules électriques, les batteries, le raffinage de lithium ou l’éolien — tout en fermant largement son propre marché aux entreprises européennes.

 

Résultat : l’Union européenne accumule un déficit commercial structurel, tandis que son industrie, historiquement centrée sur la machine-outil et l’automobile, subit une pression intense. « Nous sommes devenus le marché d’ajustement, déplore Macron. C’est le pire des scénarios. »

Entre pression américaine et inertie européenne

La situation est aggravée par la politique commerciale des États-Unis. Sous l’ère Trump, Washington a imposé des tarifs douaniers massifs sur les exportations chinoises, poussant Pékin à rediriger ses flux vers l’Europe. « Cela accroît nos problèmes, souligne le chef de l’État. Nous sommes pris entre deux feux. »

Pour y répondre, Emmanuel Macron appelle à une politique commerciale commune au niveau européen. Mais l’unité reste fragile. « L’Allemagne bouge, reconnaît-il, mais elle n’est pas encore totalement sur notre ligne. » Berlin, traditionnellement plus dépendante des échanges avec la Chine, freine des initiatives trop protectionnistes.

Une stratégie à trois piliers

Face à ce défi, le président esquisse une réponse structurée :

  • Une protection ciblée des frontières européennes via des droits de douane ajustés,
  • Une relance de la compétitivité industrielle par la simplification administrative et l’investissement dans l’innovation,
  • L’achèvement de l’union douanière et une politique monétaire mieux alignée sur les enjeux économiques réels.

Un appel aux investissements… sous conditions

Emmanuel Macron ne rejette pas pour autant la Chine. Au contraire, il l’encourage à investir directement sur le sol européen. « Nous ne pouvons pas constamment importer, affirme-t-il. Les entreprises chinoises doivent venir produire ici. »

Mais il pose une condition ferme : ces investissements ne doivent pas être « prédateurs », ni viser à créer des dépendances stratégiques ou une hégémonie technologique. Le message est clair : la coopération est bienvenue — mais pas la subordination.

Enfin, fidèle à sa ligne diplomatique, Macron insiste sur la nécessité d’un « démantèlement mutuel des politiques agressives ». Une phrase qui résume sa double stratégie : fermeté économique, ouverture politique… mais plus pour très longtemps si rien ne change.