Drôle

Michel-Édouard Leclerc demande une commission d’enquête pour comprendre les origines opaques et surtout suspectes de l’inflation

Lors de son interview avec Apolline de Malherbe, Michel-Édouard Leclerc a décidé de nager à contrecourant. Pour lui, les hausses demandées par les industriels de l’agroalimentaire « ne sont pas transparentes » voire « suspectes ».

Quand vous voyez que tous les fournisseurs arrivent avec des factures de transport en augmentation de 15, 20, 30 %, et notamment les prix des conteneurs qui ont augmenté de 30 %, et qu’en même temps, vous voyez que les sociétés de transport sortent des bénéfices par milliard l’année dernière, on voit bien que ce n’est pas l’indisponibilité des conteneurs qui a fait que ce qui est rare est cher.

Mais le patron des supermarchés Leclerc s’attarde aussi sur les fabricants. Il dénonce l’excuse de « l’Ukraine » qui est, à son goût, trop mise en avant pour justifier la hausse des prix des produits. « Quand vous avez des fabricants de produits à base de chocolat cacao qui vous invoquent l’Ukraine pour une augmentation de 15 % de tarifs sur de la confiserie, sur des barres chocolatées. {…} Je parle de Nestlé, je parle de Mars. Faut quand même pas déconner ! On est sur l’autre continent pour le chocolat et le cacao ! »

Cette spéculation pousse Michel-Édouard Leclerc à demander une commission d’enquête.[quads id=4]

Pour Michel-Edouard Leclerc, « L’Ukraine a bon dos ». Le PDG avance que certaines hausses des prix ne découlent en aucun cas de ce conflit. Il prend en exemple la hausse et la pénurie des huiles de tournesol. « Maintenant, on nous dit (les industriels, NDLR) : ‘Leclerc, toi qui es notre premier marché, on va te livrer mais il faut augmenter de 34 % le prix d’acquisition. {…} Dans ces conditions, on asséchera tes concurrents et on te donnera 130 % de ta demande. »

Face à cette spéculation, Michel-Édouard Leclerc souhaite demander une commission d’enquête sur « les origines de l’inflation, sur ce qu’il se passe sur le front des prix, depuis les transports jusqu’aux consommateurs. » Le PDG veut de la transparence sur les raisons de la hausse des prix.