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Un docteur italien relate : “Le pire, ce sont les gens qui partent seuls et qui supplient pour pouvoir dire adieu à leurs enfants”

Francesca Cortellaro est chef du service des urgences de l’hôpital San Carlo Borromeo situé dans la ville de Milan. Ce qu’elle est en train d’endurer au plus fort de l’épidémie de coronavirus est juste insupportable. Des patients gravement malades sont admis seuls à l’hôpital et décèdent seuls parce que les membres de leurs familles sont en quarantaine. Ils ont eu l’occasion de discuter une dernière fois à leurs proches grâce au téléphone du médecin.

Ce qui se passe dans bon nombre d’hôpitaux du nord de l’Italie ressemble à une guerre. Les infrastructures hospitalières du pays sont en première ligne dans la lutte contre l’épidémie du nouveau coronavirus, le Covid-19.

Les histoires relatées par Francesca et ses confrères semblent tirées d’un film catastrophe mais c’est un véritable drame humain qu’ils sont en train de vivre.

Elle raconte: “Voyez-vous la salle d’urgence là-bas? Seuls les malades peuvent y aller. En général, ces patients se sentent bien jusqu’à ce que leur fin approche. Ils sont toujours lucides. C’est comme s’ils étaient en train de se noyer et qu’ils s’en rendaient compte”, relate-t-elle. “Récemment, une grand-mère a voulu revoir sa petite-fille. J’ai pris mon téléphone et j’ai activé un appel vidéo. Elles se sont dit au revoir. Peu de temps après, elle est morte. J’ai maintenant une longue liste de personnes qui attendent un appel vidéo. Je l’appelle ma liste d’adieu”, raconte le médecin. “J’espère qu’ils nous fourniront des iPad mini. Trois ou quatre devraient suffire pour s’assurer que ces gens ne meurent pas seuls.”

Roberta Re, infirmière à l’hôpital de Piacenza en Emilie-Romagne, décrit son lieu de travail comme faisant partie d’une zone de guere. “Ce n’est pas une guerre qu’on gagne avec des armes ordinaires. Nous ne connaissons pas assez bien l’ennemi et ça rend la bataille encore plus difficile. La seule arme vraiment bonne que nous avons, c’est de surveiller de près les actions du gouvernement.” Roberta se considère comme une personne “joyeuse” “qui rit et plaisante avec tout le monde”. Désormais, aujourd’hui, elle ne peut “que pleurer”.

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