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Coronavirus : pourquoi le taux de létalité est-il si différent selon les pays ?

L’OMS a déclaré que presque 3,4% des personnes contaminées par le Covid-19 sont décédées dans le monde. Ce taux n’est qu’une moyenne qui cache des disparités importantes selon les pays.

En France par exemple, le taux de létalité, c’est-à-dire la proportion de décès liés à une maladie rapportée au nombre global de cas atteints (et confirmés) par la maladie, est compris entre 2 et 3%. Ce taux enregistré sur le territoire français est malheureusement cinq fois plus que celui affiché par la Corée du Sud (0,6%), et presque autant qu’en Iran (2,5%), mais moins qu’en Italie ou la maladie est en train de connaitre un pic et par la même de faire des ravages avec un taux de létalité de 4,2%.

En Chine, le taux de mortalité est de 3,8 % en moyenne, mais varie beaucoup en fonction des provinces. A Hubei, où se trouve la ville de Wuhan, berceau de l’épidémie, le taux de létalité atteint les 4,3 %, mais il est bien moindre dans les autres provinces chinoises touchées par l’épidémie comme dans le Henan (1,7%), ou encore dans le Guandong (0,5%). Le taux de létalité dans le Hunan est même de 0,4 % et de 0,08 % dans le Zhejiang.

Pas tous égaux face au nouveau Coronavirus

Comment expliquer un tel écart ?

Il est à rappeler que le Covid-19 représente une dangerosité pour les personnes âgées et immunodéprimées qui présentent d’autres pathologies plus ou moins graves. En Italie, une personne sur quatre à plus de 65 ans (contre seulement un Français sur cinq). La grande partie des victimes en Italie avaient plus de 80 ans, et présentaient d’autres problèmes de santé quand elles ont été contaminées. Les personnes les plus vulnérables sont celles touchées par des maladies cardiovasculaires, les diabétiques, les patients souffrants de maladies respiratoires chroniques et d’hypertension, mais aussi les patients atteints d’un cancer.

Autre explication, la saturation des hôpitaux, qui, face à l’afflux massif de patients, ne parviennent plus à décompter les cas, ce qui tend à fausser le taux de létalité qui peut être soit moindre soit plus conséquent. Dans la province de Hubei,  épicentre du virus, les équipes médicales n’étaient pas préparées à une telle épidémie. Mais les autres provinces chinoises et pays touchés plus tard, ont eu le temps de se préparer et surtout de réorganiser leurs systèmes de prise en charge en mettant en place une logistique de réanimation à la hauteur de la crise sanitaire.

«Dans toute épidémie, il existe une tendance à surévaluer le taux de létalité dans un premier temps, puis, au fur et à mesure que l’on détecte plus largement les personnes infectées et que la prise en charge des formes sévères s’améliore, ce taux baisse», a précisé au Monde le professeur Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique du réseau REACTing de l’Inserm.

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